samedi 15 novembre 2014

WILD IN THE STREETS

Réalisation: Barry Shear
Pays d'origine: U.S.A.
Année: 1968





- Résumé:
Johnny Fergus, un candidat au sénat en pleine campagne, invite la jeune popstar Max Frost à venir chanter à l'un de ses meeting. Johnny Fergus est bien vu des jeunes car l'une de ses promesses si il est elue, est de faire passer l’âge du droit de vote de 21 à 18 ans en Californie. Max accepte donc, mais lors de son show, il improvise un discours ou il appelle les jeunes à faire la révolution sur le Sunset strip pour que l’âge passe directement à 14 ans ! John est furieux, mais il sait néanmoins qu'il a besoin de Max pour séduire cette population grandissante de jeunes issus du baby-boom, pour se faire élir. De plus ils craignent que cet appel à la révolution ne vienne mettre le chaos dans la ville. Le sénateur et Max trouvent donc un arrangement, le sénateur passe l’âge de vote à 15 ans, et Max promet de continuer à le soutenir et de faire un appel au calme. Johnny Fergus parvient ainsi à se faire élire, mais ne sera pas pour autant débarrassé de Max et sa bande, qui sont en train de d'élaborer un plan ambitieux.







Tout d'abord, grâce à ce nouvel électorat des 15/30 ans, ils parviennent à élire leur organiste Sally, parmi les membres du congrès américain. C'est en effet, la plus âgée du groupe (25 ans) et donc la seul à avoir l’âge requis pour cette fonction. Ensuite, ils lui demandent de proposer le vote d'un amendement qui abaisserai l’âge légal pour accéder à toutes les fonctions politique, à 14 ans. Et enfin, le jour du vote de cette loi, ils versent du LSD dans tous les réservoirs d'eau de la ville, afin que les membres du congrès soient facilement "influençable". Donc, la loi passe et Max parvient ainsi à se faire élir président des Etats Unis. Il décide d'abaisser la retraite à 30 ans, et fait construire dans tout le pays des sortes de camps de concentration pour toutes les personnes âgés de plus de 35 ans. Ces camps sont comme des maisons de retraites, sauf qu'on "traite" les vieux au LSD ! Max a maintenant crée le monde qu'il désirait, sans vieux, sans guerres, sans économie... Il nage dans le bonheur, jusqu'à ce qu'il se fasse traiter de vieux par un enfant qu'il croise. Il réalise alors qu'à ses yeux il n'est pas jeune et que la prochaine génération pourrait bien prendre le pouvoir de la même manière qu'il l'a fait.







- Commentaires personnels:
Bien cool ce film. C'est bien filmé, le scénario est intéressant, la bande son est classe... Finalement c'est juste l'histoire d'un enfant qui n'aime pas ses parents et qui se dit que ça serait cool de faire un monde sans eux, réalisant de ce fait le rêve de toute cette jeune génération issue du baby-boom. Bon, c'est voué à l'échec comme le montre très bien le film, mais ça reste une manière originale d'extrapoler le phénomène générationnel observé à cette période. En remettant dans le contexte de l'époque, à savoir la grande proportion de jeunes, les émeutes de Sunset strip... On se dit quand même que les politiques ont dû un peu mouiller le pantalon en voyant le film, rappelons-nous que l'administration Nixon a fait virer John Lennon du continent américain au début des années 70, par peur de ses agissements politiques...







Il est intéressant aussi d'observer ce paradoxe, pour moi très typique de la fin des 60's, où on mêle de manière étrangement naturelle l'harmonie Peace & Love avec des références direct au nazisme du 3éme Reich. Bon ici c'est fait de manière fun, avec notamment cette armée qui porte des blasons Peace & Love ou ces camps de concentration où on force les vieux à planer au LSD. Mais ce paradoxe existait réellement, on pense au lien fort entre les hippies et les bikers de l'époque (qui arboraient fièrement des croix gammés sur leurs vetements), aux évenements d'Altamont, à Charles Manson...







- Just for fun:
Petite anecdote sur le morceau "Shape of Things to Come", qui est même joué intégralement dans le film. Au moment de sortir la bande son, les gars de Capitol records se rendent compte que ce morceaux est particulièrement bon et qu'il mériterait peut-être un single. Ils décident donc de le sortir sur le sous label "Tower Records" et au lieu de le créditer au groupe qui l'a réellement interprété ("13th Power"), ils l'attribuent à "Max Frost & The Troopers", faisant ainsi directement référence au héro du film. Bien joué, le single reste 9 semaines dans le US Billboard charts, atteignant la place #22 en Octobre 1968 (elle atteindra même la 2eme place dans les charts Canadiens). Face au succés du single, Tower décide d'exploiter encore un peu plus le nom du personnage du film et sort un album complet sous le nom "Max Frost & The Troopers", intitulé "Shape of Things to Come", qui contient quelques chansons du film et des inédits interprétés par des membres de Davie Allan and The Arrows (Mike Curb production oblige !). On retient essentiellement aujourd'hui la chanson "Shape of Things to Come", qui reste un classique de cette période et qu'on peut notamment trouver sur la fameuse compilation "Nuggets: Original Artyfacts from the First Psychedelic Era, 1965-1968". A noter qu'elle a été reprise par des groupes comme "Ted Nugent", "Slade", "Paul Revere and the Raiders", "les Ramones", "les Fuzztones"...





- LA phrase du film:
Un petit best of des meilleurs répliques du film:
Max Frost lors d'un discours de campagne présidentielle:
- "Je n'ai rien contre le président actuel... Ça serait comme dénigrer mon propre grand père. Je veux dire, qu'est-ce que vous pouvez demander à un homme de 60 ans ? Si il veut sa chaise roulante plutôt à l'ombre ou plutôt au soleil ? Et vous voudriez qu'il dirige ce pays..?! Laisse tomber !"



Max Frost, tout juste président croise un enfant:
- "Tu pense que j'ai quel age ?
- L'enfant: J'dirai genre 100 ans.
- Max frost: J'ai 24 ans.
- L'enfant: C'est vieux !"



- Quelques mots sur le casting:
- Christopher Jones interprète la popstar Max Frost. Fan de James Dean, il était personnellement assez impliqué dans les mouvements de contre-culture dans les années 60. Il a principalement tourné dans la série "Jesse James" en 65 et 66, mais on peut néanmoins le voir dans des films comme "Three in the Attic "(1968), "Le miroir aux espions" (1969 avec Anthony Hopkins), "La fille de Ryan" (1970 avec Robert Mitchum)... A noter qu'il fut marié avec Susan Strasberg, dont on a déjà parlé pour les films "Psych-Out" et "The Trip", de 1965 à 1968. Il tombe ensuite profondément amoureux de Sharon Tate (qui ne l'aurai pas été ?!), qui malheureusement pour lui vient de se marier avec Roman Polanski. Le meurtre de Sharon, le 09 Aout 1969, l'affectera d'ailleurs à un tel point qu'il en tombe malade et décide d'arrêter sa carrière d'acteur. Quentin Tarantino tentera de le remettre devant la caméra en lui proposant le rôle de Zed pour "Pulp Fiction" en 1994, mais il refusa.





- Shelley Winters interprète Mrs Daphne Flatow, la mère de la popstar. Starlette des années 50, elle à beaucoup tourné, notamment aux côtés de Elizabeth Taylor, Robert Mitchum, Robert de Niro, Michael Caine... On retiendra ici sa participation dans "Lolita" de Stanley Kubrick en 1962 ou elle tient le rôle principale, ainsi que dans "Bloody Mama" de Roger Corman en 1970. A noter également des apparitions récurrentes dans des séries comme "Batman" ou encore "Roseanne". Sur Imdb on apprend 2, 3 choses amusantes sur elle. Notamment qu'elle était la colocataire de Marilyn Monroe, lorsqu'elle est arrivé à Hollywood et qu'elle lui aurait même donné des conseils sur le métier à l'époque en lui disant par exemple de pencher sa tête en arrière, garder ses yeux mi-clos et sa bouche partiellement ouverte afin de paraitre plus sexy à l'écran. Conseils qui s'avèreront payant par la suite comme on le sait. Elle explique aussi que l'un des secret de sa longue carrière est qu'une fois l’âge de jouer des premiers rôles de jeune fille sexy passé, elle à chercher à jouer des rôles de mères atypique, tout comme dans "Wild in the Streets", "Batman" ou encore "Bloody Mama": "You gotta play mothers. If you don't, you won't get a long career in Hollywood !". Petit anecdote d'ailleurs à propos de "Bloody Mama": Elle aurait insisté auprès de Roger Cormann pour qu'il augmente le salaire de Robert de Niro sur ce film, ce dernier n'ayant même pas demandé combien il serait payé. "Bobby needs someone to watch over him. He doesn't even know enough to wear a coat in the wintertime !". Notons aussi qu'elle est la marraine de la fille de Bruce Dern (qu'on a pu voir dans "Psych-Out" et "The Trip"), Laura Dern qui tient le rôle principale dans "Jurassic Park" notamment.





- Millie Perkins joue Mary Fergus, la femme du sénateur. Elle fut successivement la femme de Dean Stockwell, l'ange de Code Quantum, qu'on avait deja vu dans "Psych-Out" et de Robert Thom, qui a écrit, entre autre, le scenario de "Wild In the streets". Elle commence sa carrière avec le rôle principale dans "Le journal d'Anne Frank" en 1959, dans lequel joue aussi Shelley Winters. On retiendra de sa filmographie: "Wild in the Country" (1961 avec Elvis Presley), "the Shooting" (1966 avec Jack Nicholson), "The Witch Who Came from the Sea" (1976), "Comme un chien enragé" (1986 avec Sean Penn et Christopher Walken), "Wall Street" (1987 avec Charlie Sheen et Michael Douglas)...



- Diane Varsi joue la hippie toujours perchée Sally LeRoy. Tout comme Christopher Jones elle était aussi personnellement impliqué dans la contre-culture et aurait même commencé sa carrière comme chanteuse folk et batteuse. Elle tourne peu de films, mais on peux néanmoins la voir apparaitre aux côtés de Orson Welles, Lana Turner ou encore Gary Cooper. A noter que tout comme Shelley Winters, elle joue aussi dans le "Bloody Mama" de Cormann (1970).





- Hal Holbrook interprete le Senator Johnny Fergus. Il a une longue filmographie, avec beaucoup de personnages politique, tout comme dans "Wild in the Streets". On peut notamment le voir dans les films "Wall Street" (1987 avec Charlie Sheen et Michael Douglas), "Men of Honor" (2000 avec De niro), "Into the Wild" (2007 de sean Penn), "Lincoln" de Steven Spielberg, ainsi que dans les séries "Les Soprano", "N.C.I.S.", "Urgences", "Sons of Anarchy"...



- Larry Bishop joue Abraham "The Hook", le guitariste au crochet. Il est surtout connu pour ses rôles dans des films de bikers comme "Les sept sauvages" (1968), "Angel Unchained" (1970) et "Chrome and Hot Leather" (1971). A noter qu'il joue le patron du club dans le film "Kill Bill" (2ème photo ci-dessous).





- Salli Sachse fait une apparition dans ce film. On a déja parlé d'elle dans "The Trip", elle est apparu dans pas mal de films d'exploitations 60's comme "Muscle Beach Party" (1964), "Bikini Beach" (1964), "Pajama Party" (1964), "Beach Blanket Bingo" (1965), "Ski Party" (1965), "How To Stuff a Wild Bikini" (1965), "Dr. Goldfoot and the Bikini Machine" (1965), "The Ghost in the Invisible Bikini" (1967), "Wild in the Streets" (1968), "Devil's Angels" (1967)... Sa carrière en tant qu'actrice ne décollant pas, elle décidera d'abandonner et de partir pour deux ans en tournée avec Crosby Stills Nash & Young comme photographe officielle.



- Richard Pryor interprète le batteur du groupe. Comique et acteur américain, il connait ses heures de gloires dans les années 70, 80, jusqu'a devenir l'un des acteurs les mieux payés d'Hollywood. Il travaillera notamment avec Mel Brooks et Gene Wilder et on peut le voir dans "Wattstax" (1973), ainsi que dans "Le Mac" (1973). De très graves problèmes de santé, dus à sa dépendance pour la drogue vont pourtant freiner sa carrière. Il se fera ainsi voler le titre de comique afro-américain le plus célèbre au cinéma, par Eddie Murphy, qui, ironie du sort, a toujours considéré Pryor comme son model.



- La bande son:
La bande son est principalement composé par Les Baxter, Barry Mann et Cynthia Weil, et interprété par le groupe 13th Power. Pour développer un peu, Les Baxter c'est le roi de la musique Easy Listening/Exotica, à qui ont doit les bandes son des films "Dr. Goldfoot and the Girl Bombs" (1966), "Hell's Belles" (1968) "Blood Sabbath". Barry Mann et Cynthia Weil sont quand a eux des compositeurs emblématiques de L.A. à qui ont doit notamment "You've Lost That Lovin' Feelin'" (Co-Ecrit avec Phil Spector), "Kicks" (Paul Revere & the Raiders) ainsi que des morceaux pour les Animals, les Ronettes, les Crystals , les Monkees, Lionel Richie, Celine Dion, Dusty Springfield, Elvis Presley, Dolly Parton...







- Comment se le procurer:
Le DVD est trouvable, il a été réédité.






(Sources: Sites internets Wikipedia et IMDB)

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