dimanche 11 octobre 2015

THE MASK OF THE RED DEATH

Réalisation: Roger Corman
Pays d'origine: U.S.A./Grande Bretagne
Année: 1964





- Résumé:
Le prince Prospero est un personnage riche, vicieux et sadique, qui trouve son plaisir en faisant le mal autour de lui. Fermement anti-chrétien, il s'est offert à Satan et s'amuse régulièrement à persécuter les villageois ou à tourner en ridicule les autres bourgeois de la région. Un jour qu'il est en promenade avec ses hommes, il croise des villageois qui l'informent que "la mort rouge" est dans les parages. Apparemment effrayé par cette nouvelle, il décide d'aller se barricader dans son château. Avant de partir il donne tout de même l'ordre de tuer quelques villageois et de bruler le village, mais la jeune Francesca l'implore de laisser la vie sauve à son marie et à son père.





Le prince Prospero tombe sous le charme de la jeune fille et décide de les ramener tous les 3 au château. Francesca est accueillie comme une reine, alors que son marie et son père sont emprisonnés dans le but de servir de distraction lors d'une de ses futur soirées bal masqué. Juliana, la compagne de Prospero, devient alors jalouse et décide elle aussi de s'offrir à Satan. Le marie de Francesca parvient finalement à s'évader, mais tombe sur le personnage de "la mort rouge". Après avoir entendu son récit, "la mort rouge" décide de se rendre au château pour y trouver Le prince Prospero. Ce dernier, qui se croit protégé en ces lieux par Satan, aura la douloureuse surprise de constater que ca n'est pas le cas.





- Commentaires personnels:
Basé sur une nouvelle de Edgar Allan Poe, "The Mask of the Red Death" est souvent considéré comme le meilleur film de Roger Corman. Lui même le site parmi ses 3 favoris, avec "The Intruder" (1962) et "X: The Man with the X-ray Eyes" (1963). En effet, les efforts faits sur les ambiances, les couleurs, les costumes, les décors... font de "The Mask of the Red Death" un film trés agréable à regarder. Concernant l'histoire, on s'aperçoit que le personnage de Prospero voue surtout son culte au diable, par opposition au Christianisme. Ses arguments sont d'ailleurs simples et efficaces. Par exemple: "Maintenant que tu es emprisonné ici et que tu vas mourir, qu'est-ce que ton dieux va bien pouvoir faire pour toi ?". Des vérités qui devaient être dérangeante en 1964 et encore plus en 1842 quand la nouvelle de Edgar Allan Poe a été publiée. Cela dit, comme la fin du film nous montre que son attachement à Satan ne le sauve pas non plus de la mort, "The Mask of the Red Death" n'est peut-être pas qu'un simple film antichristianisme, mais un film anti religions tout court... Il est intéressant aussi de voir la maniere dont la bourgeoisie est caricaturée. Je trouve juste dommage que le personnage de Juliana soit si peu exploité. On la montre au début du film comme une fille jalouse, qui vend son âme au diable pour récupérer le prince Prospero, et on s'attend donc a ce qu'elle joue un rôle plus important sur le déroulement du film. Ca n'est malheureusement pas le cas et son personnage n'apporte finalement rien à l'histoire. Le fait également qu'on reste dans le floue totale sur le personnage de "La mort rouge", ainsi que sur ses collègues de différentes couleurs m'a paru frustrant au début. Mais finalement, quitter un film sur un mystère a son charme.







Voyont ce qu'en pense Corman: "Dans mon esprit, personne ne gagne, ni le mal, ni le bien. Il y a une phrase qui résume assez bien l'optique du film, c'est lorsque la mort rouge s'adresse à Prospero et lui dit: "Chaque homme crée son propre paradis et son propre enfer", je veux évidement parler d'enfer terrestre. J'ai voulu montrer que finalement tout provenais d'un parti pris de base. Si vous vous persuadez que c'est le mal qui mène le monde, et bien vous agirez en conséquence et bien entendu vous vérifierez votre position à posteriori. Et inversement, bien entendu. J’espère également que, dans la séquence finale, j'explique clairement que la mort rouge n'est rien de plus qu'un messager entre tant d'autres. D'ailleurs, son apparence et son comportement l'assimilent presque à une mécanique. Je ne pense pas que Prospero soit la simple incarnation du mal. Il a simplement tracé sa ligne de conduite d'aprés ce qu'il pouvait observer dans le monde qui l'entourait. Il n'a fait que se fourvoyer, je crois."





- Just for fun:
C'est sur ce film qu'on voit que Corman est un vrai débrouillard. En effet, disposant d'un budget trés limité, il décide donc d'aller tourner en Angleterre. Les lois sur les taxes y sont plus avantageuses et le fait que son film soit une co-production Anglaise, avec des acteurs Anglais, lui permet de toucher des subventions. Ensuite il s'arrange pour utiliser le lieu de tournage du film "Becket" (1964), ce qui lui permet de tourner tout ca en 5 semaines seulement. Il avait prévu un shooting de 4 semaines au départ, mais est obligé de rallonger d'une semaine car les acteurs Anglais sont "plus lents", selon lui, que les acteurs Américains..! Un jour pendant le tournage d’ailleurs, l'héroïne Jane Asher demanda à Roger Corman si un ami a elle pouvait passer et se joindre à eux pour le repas de midi. Elle lui expliqua que cet ami était un musicien qui allait faire son premier concert à Londres ce soir-là. A la fin du repas, Corman lui souhaita donc bonne chance pour son concert. C'est ainsi que Roger Corman fit la connaissance de Paul McCartney de qui il n'avait jamais entendu parler auparavant.



La scene ou l'on voit Hop-Toad se venger de son maitre en mettant le feu a son costume de gorille est inspiré d'un fait réel qui s'est produit en France en 1393. Le roi Charles VI et 5 de ses seigneurs s'étaient enchainés entre eux et s'étaient déguisés en "sauvages" pour un bal masqué. Lorsque Louis Ier, duc d'Orléans et frère cadet du roi, intrigué par ce manège approcha une torche des sauvages pour les reconnaître, les costumes faits de poils pris feu, causant la mort de 4 des seigneurs enchainés. L'incident resta connu comme "Le bal des Ardents".



- LA phrase du film:
- Scarlatti suppliant Prospero: "Sir, prenez ma femme. Je vous la laisse, elle satisfera tous vos désirs."
- Prospero: "Merci mais j'ai déja eu ce plaisir !"






- Quelques mots sur le casting:
- Vincent Price interprète Prince Prospero. Cultissime acteur de film d'horreur dans les années 50, 60, 70, Vincent Price était souvent embauché pour jouer les personnages antipathiques et perverse. Il disait d'ailleurs: "Je ne joue jamais des monstres, mais des hommes déçus par leurs destins et avide de revanche". Il apparait dans plus d'une centaine de films entre 1938 et 1993 parmi lesquels: "L'homme au masque de cire" (1953), "Les dix commandements" (1956), "La mouche noire" (1958), "Le retour de la mouche" (1959), "La chute de la maison Usher" (1960), "Pit and the Pendulum" (1961), "Witchfinder General" (1968), "Dr. Goldfoot and the Bikini Machine" (1965), "The Oblong Box" (1969), "Scream and Scream Again" (1970), "L'abominable Dr. Phibes" (1971), "Theater of Blood" (1973), "Edward aux mains d'argent" (1990 de Tim Burton)...





Son rôle dans "Edward aux mains d'argent" (1990) était d'ailleur prévu plus conséquent, mais il ne put finalement apparaitre que dans 2 scènes a cause de son état de santé. Il était atteint de la maladie de Parkinson ainsi que d'une maladie respiratoire. Ce qu'on sait moins c'est qu'il est apparu également dans les séries "Batman" (personnage "Egghead"), "Columbo", "La croisière s'amuse" et qu'il fut également parodié dans "Les Simpsons". Il était également amateur de cuisine et a d'ailleurs écrit plusieurs livres de recettes. Et enfin, on peut entendre sa voie dans l'album "Welcome to My Nightmare" d'Alice Cooper, ainsi que dans le film "Histoires Extraordinaires"" (1968).





- Hazel Court interprète Juliana. Elle est apparu dans 5 films de Roger Corman et on peut également la retrouver dans "Devil Girl from Mars" (1954), "Frankenstein s'est échappé!" (1957), "L’enterré vivant" (1962), "The Raven" (1963)... L'un de ses plus grand fan était l'écrivain Stephen King, qui la mentionne dans plusieurs de ses romans.



- Jane Asher interprète Francesca. Elle fit surtout carrière au cinéma lorsqu'elle était enfant. A l'age de 15 ans elle avait d'ailleurs déja joué dans 8 film et était apparu 9 fois a la télévision. Le 18 avril 1963 elle est d'ailleurs embauchée pour aller interviewer les Beatles au Royal Albert Hall à Londres. De cette rencontre naitra une relation amoureuse de 5 ans avec Paul McCartney. Les chansons "And I Love Her", "I'm Looking Through You" et "Here, There and Everywhere" ont d'ailleur étés inspirés par elle. Elle fut par la suite mariée à Gerald Scarfe, un dessinateur et caricaturiste anglais, surtout connu pour avoir travaillé avec Pink Floyd sur leur concept album/concert/film "The Wall", dont il a fait les dessins ayant servi de base aux animations.





- Nigel Green interprète Ludovico, le père de Francesca. On peut le retrouver en Hercules dans "Jason et les Argonautes" (1963), aux côtés de Michael Caine dans "The Ipcress File" (1965), ainsi que dans "Beat Girl" (1960), "Gorgo" (1961), "Le crâne maléfique" (1965), "Le masque de Fu-Manchu" (1965), "The Wrecking Crew" (1968 avec Dean Martin, Sharon Tate et Elke Sommer), "Comtesse Dracula" (1971).



- Patrick Magee interprète Alfredo. Si vous avez vu "Orange mécanique" (1971), sa tête vous dira forcement quelque chose. Il apparait également dans un autre film de Stanley Kubrick: "Barry Lyndon" (1975), ainsi que dans "Dementia 13" (1960) de Francis Ford Coppola.



- On reconnait Harvey Hall qu'on avait déja vu dans "The Vampire Lovers" et "Twins of Evil".



- Comment se le procurer:
Le DVD est trouvable, il a été réédité. A télecharger également sur Rarelust.com




(Sources: Livre Midi Minuit Fantastique n°2 de Nicolas Stanzick, Sites trefaucube.free.fr, cscottrollins.blogspot.fr, internets Wikipedia et IMDB)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire